100 kilomètres du Loire béconnais – 2004

Souvenez-vous, en début d’année je vous avais livré la recette du raid28 façon Monterstruck.
Aujourd’hui, je vous propose de vous révéler quelques secrets pour réaliser une garniture ou une sauce qui servira à accompagner un plat savoureux : Le 100 kilomètres.

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Ce tour de main ou plutôt ces tours de jambes s’adressent aux apprentis, aux débutants, qui comme moi, sont admiratifs de ces forçats de la route et qui rêvent de terminer un jour un 100 kilomètres mais qui n’ont pas encore osé franchir le pas.

Vous verrez cette recette est facile à réaliser, elle ne demande pas de préparation particulière, et les ingrédients de base sont assez simples à se procurer. Il vous faut un vélo en état de marche (pour les plus sportifs je pense que vous pouvez le décliner en version rollers ou patinette), l’indispensable panier (celui de la ménagère convient très bien), de la bonne humeur, une envie de bien faire, et du temps.
En effet la particularité de cette recette ne réside pas dans la complexité, mais plutôt dans la durée de la cuisson (elle peut varier entre 7 et 15 heures) et dans la vigilance qu’il faut apporter pour surveiller cette préparation.

Pour que ma démonstration soit plus concrète, je vous propose de réaliser un accompagnement pour le Toumazou-Béconnais.

Le Toumazou-Béconnais est un sportif racé, élégant et expérimenté. On le trouve le plus souvent sur le forum, mais aussi en septembre du côté de Millau, où il a pris l’habitude de reproduire d’année en année ses exploits.

Pour accompagner ce coureur, vous devez toutefois vous munir de quelques condiments et épices supplémentaires.
Le vélo (la base de l’accompagnement) doit être garni.
- Un panier avant (j’ai choisi celui de la ménagère de plus 50 ans) où vous disposerez les boissons et la sono.
- un panier arrière (plus compliqué à trouver et à mettre en place, il fût bricolé et attaché au fil de fer) où l’on entreposera la collection de CD et les réserves alimentaires
- Une sacoche. L’élégance du Toumazou-Béconnais peut le pousser à se changer plusieurs fois pendant la cuisson. Vous emmènerez donc un maillot manches longues, deux maillots manches courtes, le débardeur, la casquette, la seconde casquette, les chaussettes, les chaussures, la pharmacie (mais vous oublierez la pommade essentielle), la brosse à dents, le déodorant, les tongs, la serviette, le maillot de bain …(non, je plaisante, mais à peine).

Dernière précision, le Toumazou-Béconnais est mélomane. C’est un Disc-jockey extraterrestre capable de mixer dans les boîtes de nuit branchées du Gers, la pitxuri, Bobby la pointe, la musique des tontons flingueurs avec Supertramp ou les Doors.. C’est surprenant et mieux vaut être averti.

La veille, regroupez donc tous ces ingrédients et collectez les dernières recommandations auprès de votre Toumazou-Béconnais.

Levez-vous tôt (3h00) pour vous rendre dans les cuisines du 100 kms avant 5h00.

Une fois sur place, laissez votre Toumazou-Béconnais gambader avec ses amis et copains. (C’est le temps des retrouvailles, mais aussi sûrement de l’appréhension d’avant course).
Quant à vous, concentrez-vous sur la préparation du vélo en veillant à ne rien oublier.
Veillez à repérer et mettre à portée de main le bidon à eau, le bidon à coca et le bidon à glucose suivant les recommandations du Toumazou-Béconnais et inversez le tout dès le premier ravitaillement. Heureusement pour vous, le Toumazou-Béconnais n’est pas superstitieux et encore moins exigeant.

5h00 le départ est donné.
D’un côté, les coureurs que vous regardez passer et de l’autre un peloton de cyclistes qui doit se rendre 5km plus loin.
Vous faîtes partie de ce peloton et vous êtes dirigé vers le premier ravitaillement où la jonction se fera.
Ces 5 kilomètres dans la nuit fraîche se parcouront dans la bonne humeur et dans l’excitation générales.
Lorsque vous serez installé, l’attente sera longue. Ne vous inquiétez pas cette situation est normale vous avez hâte de retrouver votre coureur.

Une fois la jonction effectuée, les premiers temps de cuisson sont très faciles à gérer. Vous devez tempérer l’euphorie du Toumazou-Béconnais et veillez à ce qu’il respecte les allures qu’il vous a préalablement énoncées. Vous devez l’arroser régulièrement (tous les ¼ d’heure) en alternant eau et glucose et vous veillerez à lui fournir un apport de sucre toutes les heures (sous la forme de pâte de fruits).
Astuce : Utilisez le beeper de votre montre.
Cette phase est très importante et primordiale pour la suite de la recette.

Au lever du jour, branchez votre sono pour une balade rythmée au son de Supertramp ou des Doors. (Vincent, c’est vrai ! C’était géant !)
Continuez à surveiller la cuisson, admirez le paysage, encouragez votre coureur. La première partie est aussi simple. Vous serez alors surpris d’avoir déjà bouclé le premier tour, triste d’abandonner votre coureur alors qu’il part chercher les premiers encouragements du public sur le podium et inquiet car vous trouverez le temps long à l’attendre au départ de la seconde boucle.

RUN-2004-05-100km-Loire-Beconnais-ADDM__0004__Votre duo se reforme et la cuisson reprend.
Après 4 heures, oubliez toutes les règles précédentes, vous êtes maintenant dans la phase délicate où votre attention sera accrue.Astuce : Les premiers signes avant-coureurs peuvent être détectés lors des phases d’arrosages classiques, le Toumazou-Béconnais révolutionne sa façon de s’alimenter, plus de pâte de fruits, plus de glucose, mais du coca ou des pastilles que vous n’avez pas à portée de main.
Vous êtes désormais, dans la phase  » Free style  » (expression chère à Vincent), il n’y a plus de règles et vous devrez essayer d’anticiper ses souhaits.
La bonne nouvelle est qu’il n’y a plus de musique (Ouf ! Vous échappez à la compilation).
Dorénavant, le Toumazou-Béconnais s’alimentera au gré des ravitaillements qu’il trouvera sur le parcours. Il voudra s’arrêter à chaque stand et vous l’inciterez à chaque fois à courir, négocierez des tops départs, tolérez quelques phases de marche en veillant qu’elles soient les plus courtes possibles. Vous vous mettrez en  » danseuse  » sur le vélo à chaque côte rencontrée uniquement pour lui monter que vous êtes solidaire dans la difficulté.
Vous redoublerez les encouragements en lui martelant que son record est encore accessible.

A l’approche des 90 kilomètres, ce que vous espériez se produit, le compte à rebours commence au fil des petits panneaux kilométriques annonçant l’arrivée. Les phases de ravitaillement sont longues mais dès qu’il court le Toumazou-Béconnais progresse plutôt bien.
Lorsqu’il terminera les deux derniers kilomètres sur une allure de 5’40 vous serez impressionné et admiratif.

RUN-2004-05-100km-Loire-Beconnais-ADDM__0001__Pour la dernière fois, vous abandonnez votre coureur pour le retrouver à l’arrivée. Ces dernières minutes vous paraîtront une éternité.
9h18 plus tard le plat est servi.

Si au départ, la durée peut vous sembler longue et vous effrayer, rassurez-vous, il n’en est rien. Vous vous apercevrez très vite que l’on ne s’ennuie pas, que le temps passe très vite (trop même) et que le spectacle offert par les coureurs est exceptionnel.

En respectant quelques règles de bases, je pense que vous pouvez accompagner de la même façon, un Cyrano, un André ou encore Fredross.

J’ai vécu un moment fabuleux, une expérience enrichissante et j’espère vous livrer en 2005 ma recette du 100 km (accompagné ou non)

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Commentaires version précédente

28 septembre 2010 à 11h49min – par L’Dingo

le sport c’est aussi avant la course, à coté de la course et après la course 🙂
un Monstrueux Truc que tu nous a fait vivre :-))

L’Dingo ^[°o°]^

28 septembre 2010 à 11h48min – par La Pluche

La recette mérite assurément quelques étoiles. Félicitations à son auteur et à son ingrédient, le Toumazou-Béconnais.
Je vais la recommander vivement à mon maître-cuistot pour la fin septembre en Aveyron.