2012 – Dune d’Espoir – Etape n°3 – Les Saintes
Mais vous avez pris le même bateau que nous ??
Vous nous avez donc suivis….
Vous avez eu raison, l’aventure des Dunes continue pour la 3e étape, sur l’archipel des Saintes.
Retournons sur nos flots, et accostons !!!
Mercredi 11 avril
- Terre !! Terre !!
Euh terre de haut ou terre de bas Capitaine ??
Terre de haut moussaillon Jonathan !!
Le bateau n’a plus aucun secret pour notre Jonathan, il devient un véritable marin expérimenté, ne redoutant plus vagues et écume, il a le sourire accroché d’un vrai loup de mer !!
Nous approchons de la côte doucement, histoire de nous en mettre encore une fois plein les yeux…
La vue sur cette baie est enchanteresse, elle n’est pas la troisième baie au monde pour rien, classée après celle d’Along et celle de Rio, cela nous promet une très très belle découverte.
De loin, c’est déjà superbe, alors nous avons hâte de poser pied à terre pour en découvrir les paysages promis.
Terre de Haut
Une fois descendus du bateau, notre équipage de la Guadarun met en route la chaîne de débarquement des bagages, il fait encore très chaud, et nous bavons devant les jeunes vacanciers qui se jettent du ponton dans les eaux cristallines !!
Mais tout le monde se met au boulot, et devenus pros en la matière, le bateau est vidé en deux cents bras, trois cents mouvements !!
Les consignes sont ensuite claires, ceux qui ont des bagages à roulettes, ou des sacs à dos, les prennent avec eux pour faire le transfert à pied jusqu’au campement, les autres mettent leurs valises dans le camion prévu à cet effet.
Nous demandons à tout hasard si le bivouac est loin du quai de débarquement, quelques réponses fusent…A 800 mètres, à 1 km, à 2 km …
Chacun est évasif, je prends donc mon gros sac sur le dos, le gros sac à roulettes de Morgane, Natacha pousse Morgane, et c’est parti pour le transfert pédestre !!
Le village est charmant, les petites boutiques colorées et animées nous font penser immédiatement à une station balnéaire touristique.
Il y a même une crêperie Bretonne, cela pourrait surprendre de trouver des galettes de sarrasin au pays des accras ou boudins créoles, mais ceci s’explique facilement : les Saintes sont peuplées principalement de descendants de colons venus de l’ouest de la France, dont évidemment la Bretagne, l’océan a relié Brest à Terre de Haut !!
Notre colonie de fourmis envahit la route, nous sommes partout, tels des gens en exode sous les Tropiques.
Il fait super méga chaud, et la route commence à monter….
Les sacs pèsent de plus en plus lourd, pourtant je suis certaine de ne pas avoir pris la triplette de pétanque dans mes affaires !!
Ok, on a demandé la distance, on a oublié de se faire préciser le dénivelé !!
Ca grimpe encore et encore, ceux qui poussent les fauteuils sont arc-boutés, moi je suis courbée avec mes kilos sur le dos, je transpire à grosses gouttes !!
C’est un chemin de croix ou bien ???
Il fait soif, il fait chaud, je ferais bien une pause glacée moi !!
Gilles me soulage du sac de Morgane, je n’ai plus que le mien à supporter, cela va déjà mieux !!
Nous ne voyons pas le bout du chemin, ça grimpe, ça redescend, ça remonte, les 2 km doivent y être…
On est Guadarunners ou on ne l’est pas, mais si j’avais su…J’aurais venue quand même !!
La plage de Pompière est enfin là.
Je n’ai jamais été aussi heureuse de balancer mon sac à dos, que sur l’herbage prévu ici pour notre bivouac !!
Nous pouvons maintenant savourer le panorama qui s’offre à nous pour 2 jours.
Une anse abritée, des cocotiers, du sable fin, c’est reparti pour le paradisiaque, et le pire est qu’on ne s’en lasse pas !!
Il y a juste une nouveauté par rapport aux autres bivouacs, nous avons des compagnons inattendus : des chèvres en liberté, des poules, des coqs, une mini-ferme rien que pour nous
J’aimerais aussi me retrouver devant l’animal emblématique des Saintes : l’iguane.
Il paraît que ça grouille, il y en a partout, ça cavale sur la plage, ça dort dans les arbres, je me mets donc à guetter tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à ce reptile herbivore.
Grégory me promet que j’en verrai au moins un, il a déjà repéré un trou d’iguane !!
Nos jeunes sont installés face à la baie, ils refont le monde en fiers Robinsons qu’ils sont devenus…
Nous visitons les lieux de notre nouvel hôtel de luxe, ici, 4 douches de plage, mais pas de WC…
A la dure comme à la Guadarun !!
Cela ne nous pose pas de problèmes, la nature nous offrira un coin intime pour l’occasion…
Par contre, nos jeunes protégés accueillent la nouvelle avec peu d’enthousiasme.
Autant la douche est devenue pour eux un jeu synonyme de fous rires, mais l’intimité du cabinet d’aisance est un autre domaine.
Nous les comprenons aisément car rien n’est facile avec la mobilité réduite, s’accroupir est impossible, et être soutenu par deux personnes ne motive pas forcément ….
Daniel, notre gentil organisateur part donc se renseigner afin que l’on ait des chambres à l’UCPA pour leur confort et leur hygiène.
A notre grande surprise, nos champions restent des baroudeurs, leur choix est vite fait, ils préfèrent le bivouac et les conditions sommaires de confort !!!
Ils refusent la chambre pour dormir sous la tente, ils sont vraiment phénoménaux nos gamins !!
Nous sommes supers fiers de ce qu’ils sont en train de devenir : de véritables aventuriers dignes de Koh Lanta.
Les tentes installées, Natacha et moi douchons notre Morgane, elle ne nous déteste plus, elle se marre et garde son sourire qui accentue sa jolie fossette.
La princesse étant prête, nous pouvons nous préparer, le repas nous attend au centre UCPA des Saintes, il va falloir encore marcher un bon kilomètre pour mériter le diner.
La balade est sympa, de jolies maisons colorées jalonnent le parcours, des petits bateaux sont ancrés le long de la plage, il fait presque nuit, mais nous devinons un paysage fort sympathique.
Le diner est parfait, avec buffet de crudités, choix de viande, riz, pastèque, melons, tout le monde se régale, et les tablées respirent la bonne humeur.
La fatigue se fait toutefois sentir, et un par un, les coureurs vont rejoindre le bivouac.
Avant de partir, nous prenons d’assaut les WC de l’UCPA pour vider les vessies, (et plus si affinités), afin d’éviter un ennui technique au campement.
La nuit est bien entamée, et nous partons nous coucher sous les étoiles des Saintes.
Je dors encore avec Morgane, gros câlin avant de se souhaiter une belle nuit, et pour la première fois, je vais dormir correctement, j’ai l’impression qu’il fait plus frais, et mes yeux se ferment facilement.
Seul le chant des coqs trouble la nuit calme.
Il faut le savoir, le coq des Saintes n’a pas d’heure pour cocoricoter !!
Minette me réveille dans la nuit pour savoir quelle heure il peut être, mais je la rassure en lui expliquant que ce n’est en tous cas pas l’heure de se lever.
4 H 30 – Réveil pour tout le monde, j’émerge plus facilement, Morgane n’a pas de mal à ouvrir les yeux, elle subit encore un peu le décalage horaire et est en pleine forme.
Je pars avec ma frontale sur la plage faire mon aventurière pour déposer un souvenir qui m’est complètement personnel !!
Je vous rappelle qu’il n’y a pas de WC, et j’ai des impératifs à ne pas rater le matin, si vous voyez ce que je veux dire…
Je m’éloigne du bivouac, je choisis un joli cocotier, creuse un trou dans le sable, au pied de l’arbre, et y dépose délicatement ma chose, tout en guettant qu’aucun iguane ne vienne déranger mon intimité du moment !!
Je rebouche le trou, pose une pierre sur l’endroit, telle une sépulture indiquant : Ici terrain miné !!!
Tout ça pour vous expliquer que je me suis soulagée sous un cocotier, devant une baie de rêve, et qu’à ce moment, je me suis sentie une aventurière dans l’âme….Je vous vois sourire, oui oui ….
Je n’espère qu’une chose….Qu’aucun enfant n’aura l’idée d’aller faire un château de sable sous ce fameux cocotier !!!
Je rejoins Natacha et Morgane pour nous préparer, ce matin, pas de petit déjeuner immédiat, nous allons prendre le bateau à 5 H 30 pour rejoindre Terre de Bas.
Notre colonie rejoint donc le quai d’embarquement au petit jour, les premières lueurs rosées du matin ajoutent cette magie aux paysages environnants.
Jonathan est pressé de prendre le bateau, il a même peur qu’on le rate, il sourit notre moussaillon, il oublie la fatigue et n’a qu’une hâte, embarquer !!
Inès et Gaspard sont déjà dans leurs fous rires complices, ces deux là font la paire et ne se quittent plus….Seule notre Miss Aude a le droit de perturber cette connivence !!
La traversée est rapide, une dizaine de minutes nous suffisent pour nous rendre sur l’autre île.
Terre de bas
La petite route qui mène à notre petit déjeuner est bien agréable, nous découvrons les maisons coquettes et bigarrées, aux jardins fleuris, les façades sont une véritable palette de couleurs très variées, vert pomme, bleu azur, orange pétant, pas d’austérité ici, la couleur est à l’honneur.
Nous parvenons au restaurant « Les Maracudjs », l’exotisme et le dépaysement sont au rendez-vous : Chalet de bois, végétation luxuriante, cases et tipis, le petit déjeuner va avoir une nouvelle saveur.
Distribution de pain, de confiture maison, de café ou de chocolat, de jus de goyave, c’est l’orgie !!
Les estomacs sont repus, et les mines réjouies.
Aude, notre Miss, a sorti la méga-palette de maquillage, et s’apprête à se faire encore plus belle qu’elle ne l’est déjà…
Comme il nous reste un peu de temps avant le départ, elle accepte avec plaisir de s’occuper de nos mini-miss Inès et Morgane
C’est à grands coups d’eye-liner pailleté, de blush, de rouge à lèvres qu’elle transforme nos minettes en véritables stars de joëlettes !!
Gaspard et Jonathan observent cette métamorphose, ils ne sont pas jaloux , mais presque !!
Le résultat est étonnant, elles sont belles comme des cœurs, sans être fardées comme des pots de peinture, c’est un art le maquillage professionnel…
Odile, Marie-Christine, Natacha, et moi-même décidons de ne pas être en reste…
Les vieilles aussi ont droit à une petite beauté, non mais !!
Aude ne sourcille même pas à l’idée de s’occuper de nous, et c’est parti pour un maquillage à la chaîne.
Le coup d’éclat est immédiat, nous avons choisi le jaune-orangé aux couleurs des Dunes, pour briller de mille feux, Odile et Natacha vont certainement courir plus vite pour échapper à la foule en délire …
Marie-Christine n’aura guère le temps de peaufiner son maquillage, car le départ va être donné et nous devons préparer nos affaires pour nous rendre au relais.
8 h 30 – C’est parti pour un tour complet de l’île et 15 km de course.
Les jaunes s’éloignent de nous, nous décidons avec notre petit groupe d’inséparables (Angélique, Marie-Christine, Natacha, Domi et moi) , d’emmener Inès et Gaspard sur les hauteurs, afin d’admirer la vue sur la baie des Saintes.
Le panorama est hallucinant, cette baie est un petit bijou entouré d’une mer émeraude.
Le timing ne nous permet pas de rester en pâmoison devant ce poster, il nous faut aller au relais pour l’échange de nos petits équipiers.
Nous nous postons à l’ombre, et retrouvons Aude et d’autres bénévoles de la course.
Les premiers coureurs déboulent à toute vitesse dans la descente, nous n’avons qu’à peine le temps d’ouvrir la bouche pour les encourager, qu’ils ont déjà bifurqué vers la seconde partie du parcours.
Inès est interviewée par la radio, Radio Guadeloupe International, une star on vous dit !!
Le maquillage y est pour quelque chose, forcément !!
Les joëlettes arrivent tour à tour, nous échangeons Inès et Gaspard, pour reprendre avec nous Morgane et Jonathan.
Nous quittons la route pour repartir vers l’arrivée sur la plage de Grande Anse.
Je ne vous décrirai pas ce nouveau paysage, de peur que vous me détestiez de toute cette débauche d’images paradisiaques !!
Allez juste une petite photo…Non, ne pleurez pas, vous y viendrez un jour …
Morgane et Jonathan sont à l’ombre sous la paillotte, nous les récompensons d’une glace à l’eau qui les fait succomber de bonheur !!!
Ce sera citron vert pour Jonathan et chocolat pour Morgane, ils se régalent et font plaisir à voir.
Jonathan me fait alors un câlin énorme pour nous remercier, il me serre fort dans ses bras, me fait des bisous qui claquent, et me dit des mots adorables, mon cœur chavire, je ne résiste pas à tant d’amour offert !!
Les concurrents arrivent sur cette plage de rêve, je suis ravie de pouvoir accueillir et féliciter mes copines coureuses, Laetitia, Ninie, Yannick, Michelle, elles forment une belle équipe de Guadarunneuses !!
Le temps passe finalement vite jusqu’à l’arrivée de nos petits jaunes.
Les joëlettes passent l’arche sous les hourras du public nombreux, Inès avance debout sur ses jambes, aidée de Odile et Natacha, pas à pas, elle est ovationnée et donne encore ces frissons d’émotions…
Gaspard descend à son tour de son carrosse, soutenu par ses équipiers de choc, il est adulé, nous chantons, nous crions et les flashs crépitent !!
Tous les Guadarunners en ont terminé pour cette étape, l’heure a sonné de déjeuner aux « Maracudjs », le poisson/riz est délicieux, tout comme la glace coco en dessert…
Le jardin et les espaces sont envahis par les tee-shirts, les maillots les chaussettes, ou les serviettes qui sèchent au soleil.
Jonathan nous rappelle qu’on ne doit pas rater le bateau de 16 h 00,
« Ho les gars, on y va ??? »
« Hey Domi, faut y aller là !! »
Pas question de désobéir à notre capitaine de navire !!
Nous redescendons vers le quai d’embarquement, pour revenir sur Terre de Haut.
Jonathan est aux taquets, il est chaud-bouillant pour aller naviguer, son sourire suffit à comprendre que le bateau est devenu pour lui une simple formalité !!
10 petites minutes nous ramènent vers notre île de campement, Terre de Haut.
Ce sera la séance shopping pour tout le monde, cartes postales, souvenirs, fichus en madras…
Les référents de Jonathan, Olivier, Gilles Philippe et Pierre, profitent des boutiques pour lui acheter la montre dont il rêvait…
Il pourra désormais guetter l’heure et rappeler à l’ordre ses ouailles pour ne pas rater le bus ou le bateau !!
Une pause bière s’improvise sur le ponton, face à l’une des plus jolies baies du monde.
Le soleil se couche
Nous retournons sur la plage de Pompière, notre bivouac n’a pas bougé, les cabris n’ont pas squatté nos tentes.
En tous cas, je n’ai pas encore croisé un seul iguane en balade !!
Après les douches indispensables, chacun se prépare pour le repas du soir, le diner a lieu, comme la veille, au centre UCPA.
La nuit sera tranquille et réparatrice.
Demain est encore un autre jour, une autre étape, une autre découverte …
Fermez les yeux, soyez en forme pour la suite à venir !!!
Album Photos
Commentaires version précédente
28 avril 2012 à 10h47min – par Valéry
Décu => la 4ème étape n’est pas -encore- en ligne !
Les anecdotes sont croustillantes : c’est du vécu, du bon vécu, du bien vécu !
Merci Taz !
26 avril 2012 à 09h37min – par Gégé
Merci Sandrine.
Depuis le départ de ce Guadarun, il n’est plus un jour ou je ne sois venu me resourcer sur le site. Un petit moment de blues et hop !!! Lecture goulue des carnets de routes, visionnage de ces photos toutes plus belles les unes que les autres, sourires devant des vidéos qui font picoter les yeux, relecture des carnets pour être certain de n’avoir absolument rien raté. Vivre par procuration l’extraordinaire tranche de vie que vous avez partagé, si bien rapportée dans tes écrits, est un moment merveilleux. Déjà une évidence, tes lecteurs attendent l’étape N°4 des aventures de nos 4 baroudeurs et de ta rencontre avec les Iguanes.
25 avril 2012 à 21h57min – par Gilles le chti
Merci encore pour ce récit.j’ai entendu à la radio qu’une plage des saintes était contaminée,c’est toi ?!
J’y avais planté ma tente sur un terrain un peu en pente et j’ai du « remonter » Jonathan 10 fois dans la nuit !
« ça se barre » disait-il en parlant de son oreiller.puis les cocqs…de retour à la grisaille,je payerais cher pour un tel bivouac !
25 avril 2012 à 20h05min – par patricia poirey
]bonjour a vous Sandrine et Domi
encore de belles images et de superbes textes on ne s’en lasse pas. on pourrait presque croire qu’on était la bas avec vous. gros bisous.
25 avril 2012 à 20h02min – par yannick
Cette étape était belle et technique, mais récup. pour la suivante ultra pentue !!!!