Du Sillon de Talbert à Tréguier

Des nimois en Bretagne - Episode 4

jeudi 13 octobre 2011 par Sandrine

Suite aux nombreux courriers et messages de réclamations, nous demandant de dévoiler, enfin, si nous avions trouvé le fameux trésor en terres Celtes ....

Voici l’épilogue de notre séjour Breton, et la fin du suspense !! ...

Malgré nos pérégrinations et recherches dans chaque coin de ces côtes d’Armor, nous n’avions toujours pas trouvé la moindre trace du trésor tant attendu et convoité !!

Même avec les indices de notre Sergio régional, après avoir écumé le moindre centimètre sur les îles, ou randonné sur la plus petite parcelle du littoral, Keroll, Pascal, Domi ou moi-même restions dans le brouillard le plus total !!!

Où donc se trouvait ce trésor ???

Où devions-nous chercher encore et encore pour mettre la main dessus ??

Nous sommes même allés demander l’aide aux navigateurs de la course du Solitaire du Figaro, c’est pour vous dire ....
	Ces marins de l’extrême marmonnaient en se grattant leur barbichette, plus concentrés sur leurs galettes qu’à nous aider sur notre enquête !!

Il nous fallait nous débrouiller seuls ....ou presque !!

Sergio nous servit une nouvelle énigme à la sauce Armoricaine :

"Au pays des légendes, quelle fée fût à l’origine de la création du sillon de Talbert ??"

Et c’est reparti pour un bouillon de méninges !!

Le sillon de Talbert ??
Non ce n’est pas le dernier vinyle de Tonton Albert, il s’agit d’autre chose....

Le sillon de Talbert ressemble en fait à une immense langue de galets qui se jette droit dans la mer.

On ne sait pas si c’est un événement géologique, une bizarrerie de Dame Nature, ou l’idée d’une fée bienfaisante, mais en tous cas, c’est une curiosité unique dans la région, et nous décidons de nous rendre sur place afin de pouvoir répondre correctement à notre énigme...

Arrivés sur le parking du sillon, nous découvrons un site tout à fait particulier !!

Cette fameuse langue de sable et de galets, fait tout de même 3 km de long, elle lèche au loin la mer de Castrec (ne voyez aucune faute d’orthographe dans cette description !!), et, au mieux, elle mesure 30 mètres de large.

C’est donc un joli cordon aquatical qui se termine en cul de sac, un long couloir qui ne mène nulle part, cela en fait vraiment un endroit spécial !!

C’est décidé, nous essayons d’aller au bout de ce sillon pour voir si Talbert y est !!

Il n’est pas aisé de cheminer sur ces galets inégaux, c’est loin d’être roulant, comme on dirait en jargon de course à pied !!
	La lumière est magnifique, il est un peu tard dans la journée, et le soleil nous offre ses derniers rayons au ras de l’eau ...

Tout est calme ici, peu de touristes s’engagent sur ce sillon, et nous sommes les rares à nous aventurer aussi loin.

Sur un livre laissé négligemment sur le chemin, nous trouvons la réponse à notre énigme...

Nous lisons attentivement cette légende Bretonne :

Celle-ci raconte que la fée Morgane s’était éprise d’amour pour le roi Arthur.

L’île de Talbert était alors séparée du continent par un bras de mer. Arthur vivant alors au château de Kerduel, faisait de fréquentes chevauchées sur la grève menant "au bout du monde".

Un jour, alors qu’il était arrêté au bord du flot, il fut attiré par un éclat doré venant du large.

Portant son regard au delà de la langue de mer qui le séparait de l’ile où vivait la fée, il aperçut une belle jeune fille, assise sur un rocher, arborant une longue chevelure blonde que les reflets du soleil faisaient scintiller.

Ce fut le coup de foudre !

Mais la belle était inaccessible et le roi, déconfit, s’en retourna en son château où sa cour ... et son épouse l’attendaient.

Les jours suivants, ses sentiments le ramenèrent au bord de cette mer cruelle qui l’empêchait de rejoindre une belle qui, elle aussi, éprouvait le même amour fou.

Ne pouvant y tenir, Morgane emplit sa robe de cailloux et, s’avançant vers le flot qui la séparait du roi, elle jeta loin devant elle un galet qui devint aussitôt un rocher sur lequel elle bondit, puis d’autres galets très rapprochés et les rocs se joignant formèrent une chaussée...

Elle s’arrêta toutefois à quelques brasses du bord, laissant devant elle une faille étroite où l’eau continuait à circuler : cette douve que l’on nomme Toul-Ster serait l’ultime rempart défendant son île.

Elle seule pourrait la franchir : d’un bond, elle passa sur l’autre bord, rejoignant ainsi celui qui devint son amant ...

Le sillon était né !

Heureux de notre trouvaille, nous fîmes demi-tour, et nous rendîmes immédiatement à Tréguier, chez notre hôte-octone Sergio !!

Celui-ci nous attendait de pied ferme, et fût ravi de notre excellente réponse à son énigme...

Décidément, les Nîmo-Parisiens étaient trop forts à ce jeu !!

Il ne nous offrit pas de nouvelle clé, mais un repas bien amical dans sa demeure près du port, et osa terminer ces agapes par le dessert typique Breton : le célèbre et presque pas gras...j’ai nommé le kouign-amann !!!

Avant d’entamer une digestion nocturne, Sergio nous proposa innocemment une petite balade de nuit dans sa ville de Tréguier, c’était soir de fête, mais vu l’heure tardive, les animations baissaient le rideau...

La visite de cette petite ville bien agréable nous réserva toutefois son lot de surprises !!

Après un tour vers la pleureuse du monument aux morts, notre culture s’étendit au catholicon, premier dictionnaire latino-franco-breton, imprimé ici même à Tréguier !!

Notre guide est incollable sur cette commune, dont nous croisons même le maire à la sortie de l’hôtel de ville !!

Nous écoutons religieusement les paroles de Sergio, nous ne sommes pas à l’abri d’être sur les pas de notre trésor tant recherché !!

Mais la surprise se trouve ailleurs....

Nous empruntons une rue déserte, et pénétrons dans un parc obscur et désert, la nuit est noire, et la lune n’éclaire pas grand-chose...Brrr quelques frissons nous parcourent....

Nous suivons de près notre éclaireur, enfin d’ailleurs c’est plutôt Domi l’éclaireur, il a eu la bonne idée de prendre la lampe frontale !!

Le halo éclaire les arbres endormis de ce "bois de l’amour" (oui, parce que malgré les ténèbres et l’ambiance presque angoissante, ce parc arboré s’appelle le bois de l’amour !! Ce qui est presque rassurant au fond !!), nous marchons sur quelques branches qui craquent sous nos pieds...

Sergio nous demande alors d’éclairer un endroit précis, la lumière se porte alors sur une pierre tombale, enfin une stèle....
	La situation n’est pas banale, nous voici au beau milieu de la nuit, dans un bois, et devant une stèle !!!

Ce n’est pas la tombe du soldat inconnu, ici repose un poète : Anatole le Braz (avouez le, vous connaissez le groupe Dan Ar braz et ses binious, vous connaissez moins ce poète qui publia "la légende de la mort"...tout un programme qui sied parfaitement à l’ambiance de l’endroit...)

Nous n’en menons pas large, il ne manquerait plus que quelques feux follets s’échappent dans l’obscurité, et nous détalerions bien vite !!

Mais ce poète n’est pas une âme malveillante, et nous le savons bien ...
Nous ne résistons pas à faire quelques photos de ce moment mémorable !!

Pas la peine de nous attarder plus longtemps dans cette nuit noire, nous remontons vers la ville et ses lumières !!

Après une petite bière en terrasse by night, il est largement temps de dire au revoir à notre hôte, et de regagner le Ranolien.

Ainsi s’achève cette parenthèse Bretonne de notre séjour...

Mais....au fait....L’histoire ne peut se terminer ainsi !!!!

Et le trésor alors me direz-vous ???

Tout ce suspense pour rien au bout ???

C’était pour savoir si vous suiviez avec attention !!

Je vous livre maintenant ce secret d’alcôve, enfin plutôt de mobil-home, car le trésor se trouvait finalement à quelques mètres du nôtre !!!

N’y voyez là aucun symptôme d’alcoolisme aigu...
Mais c’est au bar du camping que nous avons eu droit à notre surprise et notre trésor...

Arrivés en retard à la soirée Quizz du camping, où nous répondrons avec acharnement aux 50 questions de l’animateur, nous passons aux choses sérieuses ....

Le Bingo est annoncé.

Pour information, le Bingo est le loto des perdants...

Toute la salle est debout au commencement du jeu, dès que l’animateur tire un numéro présent sur votre grille, il faut se rasseoir et se rendre à l’évidence, vous êtes... éliminés !!

Les 10 derniers debouts vont sur l’estrade et attendent patiemment le verdict des derniers numéros.

Ceci pour vous expliquer le déroulement de la suite....

Nous nous précipitons donc vers les grilles à acheter, une chacun pour commencer, le premier lot est anodin, et, il faut bien le dire, c’est le deuxième lot qui nous motive à jouer !!!

Une semaine complète en mobil-home au Ranolien à gagner ...C’est le genre de truc qui nous fait vibrer...

Nous perdons tous les 4 le premier round, mais c’était prévu.

Le deuxième round va nous emmener dans un suspense digne des meilleurs Hitchcock.

Domi, Keroll et moi sommes rapidement éjectés de la course, seul Pascal résiste à l’énumération fatidique !!

Ils sont encore 20, puis 10, allez hop Pascal sur l’estrade !!

Nous croisons les doigts, Pascal semble serein, il sait qu’il ne gagne jamais et attend donc le couperet dans quelques secondes.

Mais chaque chiffre sorti de la petite cage élimine les autres participants, il en reste 3 ....Puis 2 ..... Ahhhhh nous ne tenons plus en place !!!!

L’animateur sort le dernier numéro, Pascal se retrouve seul !!!!

Yessssssss, Youpi, Yeah, on peut tous les faire, notre réaction est à l’image du gain !!

Mais il nous faut attendre la vérification des chiffres, voir que Pascal ne s’est pas trompé dans sa grille.....

Le verdict tombe : Pascal vient d’emporter une semaine gratuite pour 4 personnes au Ranolien, dans la période de son choix !!!

Il était là le trésor !!!!!!

Nous serons OBLIGéS d’y retourner, elle est pas belle la vie ????

Cette fois-ci, j’arrive au bout de notre aventure en terres Celtiques, votre patience a été mise à rude épreuve, mais je vous laisse maintenant tranquilles ....

Reposez vos yeux jusqu’au prochain épisode, nous ne serons plus à l’Ouest, mais plus au Sud, ou bien ?????