POSTE 48, PO2, 257°, 530 mètres, ruisseau.

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En attendant le vieux

Si Lydie reste la capitaine emblématique de l’équipe, Franck sera à l’orientation pour une première (Rappelez-vous, le jeunot avait gagné ses galons lors d’une escapade en Normandie), Bruno (dernière recrue du mercato d’hiver) intègre l’équipe et nous poinçonnerons en alternance les balises. Occasionnellement, j’enfilerai aussi le costume d’orienteur suppléant.

Finalement, nous n’avons pas attendu « le vieux » trop longtemps. Les pieds encore convalescents après un séjour prolongé sur le raid de la Réunion, Jean-Philippe nous fît une agréable surprise et c’est sous l’œil du patriarche, que la soupe d’avant course fût partagée. Anecdotes, plaisanteries et taquineries sont aussi au menu. L’équipe est prête.

Vers 21 heures, un départ en car est prévu pour nous emmener sur un lieu tenu secret. Là-bas, après un petit footing d’échauffement, nous y récupérons la première carte et l’aventure commencera enfin.

Le report de balises

C’est l’étang du val d’Or (la minière), qui servira de prologue. L’intrépide Jean-Philippe a suivi le bus et nous attend (j’ose pas écrire patiemment)..

Une fois le départ donné, il n’est pas rare de courir après un VTT sur une petite distance (A ce jour, nous ne l’avons jamais rattrapé, ni tenté de le faire). Un petit tour plus loin, nous récupérons une carte où il faut reporter 4 balises. Toutes ces petites manœuvres n’ont que pour objectif d’étirer le peloton. Les équipes rapides et les mieux organisées peuvent ainsi prendre la tête de course et espérer éviter des équipes « suiveuses ».

Le report de balise est un exercice simple, mais demande un minimum d’application. En voici le principe que nous ne manquons jamais d’appliquer (Enfin ? vous verrez …)

Choisissez un endroit stable et pas trop humide pour y poser la carte.
Lisez la définition de la balise.

Balise 1 – poste 48 – point de référence PO2 – Azimut : 257, distance : 530 mètres, définition :ruisseau.

Hein ! quoi ? qu’est ce tu dis ? tu sais faire ??
Ne paniquez pas, il faut du calme et de la méthode.
Balise 1 : C’est la première balise (il en faut bien une), mais ce n’est pas forcement la première à valider.

Poste 48 : Lorsque vous aurez repéré cette balise sur le terrain, elle sera identifiée par un numéro : 48.

le point de référence PO 2.
C’est un point connu sur la carte, qu’il faut chercher. (ici, il a été reporté par l’organisateur et correspond au second point de contrôle obligatoire).
Ce point est l’origine d’un axe dont on connaît l’angle (azimut=257°) et la longueur (distance=530 m).

Soit vous bricolez le tracé de cet axe avec une boussole (c’est ce que l’on faisait à nos débuts et les résultats sont assez aléatoires), soit vous êtes équipés d’un rapporteur qui vous facilitera grandement la tâche.

Faites coïncider le centre de votre rapporteur avec le point de référence et n’oubliez pas de faire concorder le nord de votre rapporteur avec le nord de la carte.

Tracez une droite passant par le PO2, en respectant l’angle donné. Mesurez ensuite la distance depuis le PO2 en tenant compte de l’échelle de la carte.
1cm égale 100 mètres, notre tronçon de 530 mètres mesure donc 5,3 cm sur cette carte.

La balise se situe donc sur la droite que vous avez tracée à 5,3 cm de PO 02. Une fois l’endroit repéré sur la carte, vérifiez que l’indication donnée (définition=ruisseau) correspond au détail sur la carte.

Utilisez alors un crayon adapté pour marquer la carte, puis recommencez cette procédure pour la balise suivante.

Dans certain cas, l’organisateur peut vous proposer de reporter les balises par rapport à la balise précédente. La dernière balise devient le point de référence pour la suivante, je vous laisse imaginer l’incidence d’une erreur.

Voilà, nos quatre balises sont reportées sous l’œil vigilant de Jean-Philippe, nous pouvons partir en respectant la règle primordiale :.

Ne vous laissez pas distraire par votre environnement, et par les nombreuses équipes qui courent devant ou derrière vous.
Laissez votre orienteur préféré « rentrer » dans la carte .L’orientation est un exercice de concentration. Foutez lui donc la paix le temps qu’il se repère.

La balise( 54) est un bel exemple. Alors que beaucoup d’équipes sont encore groupées et se suivent le long d’un ruisseau. L’une d’entre elles, s’arrête et pense que la balise est sur l’autre rive. Elle décide de traverser. Ni une, ni deux, des équipes leur emboîtent le pas.
Dommage pour toutes ces équipes, la balise est à une dizaine de mètres un peu plus loin comme elle était prévue.

N’allez par croire que nous ne faisons jamais d’erreur, la balise 4 (borne) nous a permis de réaliser la seule séance de jardinage de la soirée

Nous avons oublié d’appliquer la règle : rester concentré. Nous arrivons sur le secteur où des équipes cherchent déjà.
Ça crie, ça piaille … et nous entendons « chemin ». Sans trop savoir pourquoi, nous cherchons alors « bêtement » un chemin pour nous caler. Ça tombe bien, dans le secteur, c’est pas ce qui manque.
Après une visite des environs, des aller-retours inutiles et de nombreuses minutes de perdues, la relecture nous indique que le chemin est un mur.

Nous avions droit à une erreur, c’est fait !! Au PO2, Jean-Philippe nous attend :
C’est bien, vous êtes 20ème environ !!

Frontale éteinte

Une harmonie commence à se mettre en place avec Franck. Nous optimisons nos efforts et surtout évitons les interférences d’orientation. Depuis quelques balises, Franck mène l’équipe à l’approche des balises (point d’attaque) et je ne prends le relais que sur certaines balises techniques. Pendant, que je poinçonne, il anticipe la suite.

Balise 59 (rentrant) .Au coude du chemin, Franck m’indique de la balise est devant moi, à 80 mètres dans la pente. En effet, belle pente !!
Beaucoup d’équipe sont déjà là et jardinent avec beaucoup d’entrain. Je descends calmement et juge que je dois être au bon niveau.
Je cherche le petit rentrant qui devrait me caler définitivement. Un petit coup d’œil à droite, il est là, à peine 10 mètres où la balise nous attend discrètement. Je vérifie être le seul dans le secteur, j’éteins ma frontale et je vais la poinçonner secrètement.
Arrive alors une « furie » en mode toboggan, elle s’est laissée glisser dans cette même pente frontale éteinte.
Nous rions de notre stratagème et remontons heureux de notre forfait, en laissant les autres équipes chercher encore.

Au PO03, Jean-Philippe nous annonce que nous sommes dans les quinze premiers et que les écarts sont faibles.

Les deux prochaines cartes sont de simples formalités. L’organisation est rodée et fiable, nous perdons un minimum de temps sur la balise, et abusons du mode « caché »
Franck est impeccable sur les attaques de poste, Bruno et moi affichons une belle complicité dans les derniers mètres qui nous séparent de la balise. Notre mode furtif est redoutable.

Mode commando

A l’approche du Po05, Jean-Philippe nous devance (quand je vous disais qu’il était patient).
Il est satisfait de son équipe et de notre remontée infernale. Nous sommes dans les 10 et maintenant à la bagarre pour le podium mixte. Allez !! ne lâchez rien !!!

C’est une longue transition sur carte IGN qui nous attend. L’orientation est plus facile et favorise les grosses cylindrées …Après quelques hésitations dues au changement d’échelle (du 1/7500 au 1/25000) L’équipe est de nouveau lancée, bien décidée à taquiner le podium.
Les écarts se creusent, nous sommes désormais seuls dans les rues de Bièvres. A tour de rôle, nous relançons l’équipe et gardons un rythme de furieux.

Au PO06, avant la dernière spéciale, Jean-Philippe est excité, nous sommes 7ème et sur le podium (en deux ou en trois, les premiers sont intouchables).

La C14

N’allez pas confondre avec l’appareil commercialisé par Jean-claude Convenant dans caméra café, la C14 est ici une équipe redoutable et expérimentée que nous croisons souvent et plus particulièrement sur le raid28. Bien plus rapide, nous ne pouvons rivaliser que si notre orientation est précise.
Le bois de Verrière sera le juge de paix. Chaque équipe joue le jeu et choisit des options différentes. Nous poinçonnons la balise 91 ensemble. Il reste désormais 2 balises et un dernier sprint sur carte IGN pour faire la différence.

Nous décidons de prendre quelques risques sur les points d’attaque et naviguons le plus souvent frontale éteintes. Ce duel est excitant.
Finalement, une petite erreur pour approcher le PO07 nous coûte du temps et la seconde place.

Jean-Philippe nous confirme que nous sommes 7ème et 3ème mixte. Il reste un peu moins de 3 kilomètres pour tenter l’impossible.
L’orientation est facile, il faut suivre le GR jusqu’à l’arrivée, il faut simplement courir vite et emmener Lydie notre capitaine, dans un rythme effréné vers le podium. Sa VMA de 12,5 km/h résiste, explose même…
Les 500 derniers mètres sont de la pure folie, du pur bonheur …mais malgré tout, nous finirons derrière la C14 dans la même minute après 5h44 et quelques 30 kilomètres.

La douche froide

Nous sommes ravis de notre course, et heureux de ce finish … Toute l’équipe se congratule et attendons sereinement l’annonce du classement Officiel.

Surprise !!! Nous ne sommes que 5ème et 12ème au scratch ? Que s’est-il passé ?

Nous avons oublié de poinçonner la balise 48, la première balise reportée.
Rappelez vous les conseils du début de ce récit. Utiliser alors un crayon adapté pour marquer la carte, et c’est ce que l’on n’a pas fait !!!
La trace s’est effacée avec l’humidité et nous l’avons involontairement zappée, tout en passant à quelques mètres de celle-ci.
La déception est énorme !!!

On cherche des motifs de satisfaction …un seul nous vient à l’esprit : Lydie tu peux repasser un test de VMA, tu as plus de 12,5 km/h, c’est certain.
Merci aux « en entendant le vieux » pour cette très belle course, et merci au « vieux » pour ton omniprésence.
Vivement la mégal’O et le raid Normand !