Encore un matin...
Pourquoi cette envie d’écrire, de décrire ces petits matins quotidiens ??
C’est une routine qui colle à la vie, avec ses humeurs et ses envies…
Depuis toujours, en cette période hivernale, j’aime cette ambiance un peu particulière…Les mêmes gestes qui se répètent, inlassablement…Du réveil parfois un peu difficile au franchissement de la porte de mon bureau ….
Chaque matin, lorsque la nuit s’évade, mon corps est encore endormi sous ma couette tiédie, mon esprit dans des rêves à peine enfouis…
Le réveil émet sa diffusion d’informations de tous horizons, il faut se forcer à ouvrir les yeux, comprendre à demi mots les paroles d’un speaker parfaitement éveillé…
Emerger de la torpeur d’une nuit calme.
Se persuader de quitter la douce chaleur des draps pour poser un pied sur le carrelage froid, allumer une lumière….laisser ses yeux s’imprégner de cette clarté soudaine.
Puis, les rituels du matin d’une petite fonctionnaire de banlieue.
La douche vivifiante qui, définitivement, réveille le corps et la tête !!
Les nouvelles du trafic à la radio, les chansons un peu dépassées, l’actualité parfois morose, le lourd peignoir qui m’enveloppe en douceur….
Un petit déjeuner tranquille, l’esprit encore un peu embrumé, je prends un peu de temps, je me pose, je pense à tout et à rien…
L’odeur du chocolat chaud, les tartines de pain, le jus d’orange fraîchement pressé…
Tous ces arômes familiers qui ramènent parfois l’esprit en enfance, un instant fugace où je me retrouve petite fille devant mon bol de lait fumant…
Ceci n’a rien à voir avec de la nostalgie, c’est juste une petite capsule de bonheur qui m’effleure.
Un air de musique flotte pour me ramener doucement à la réalité du quotidien.
J’enfile des vêtements à la hâte, le choix est facile et rapide, je sais qu’il fait un temps glacial dehors.
La pendule indique l’heure de partir, un coup d’œil à mon sac, histoire de vérifier que je n’ai rien oublié, un dernier regard vers le miroir pour me rassurer…ou pas…et la clé est déjà dans la porte verrouillant mon appartement.
Le froid me saisit, je remonte mon écharpe, les voitures sont blanches de givre.
Le pavé est brillant, des milliers de paillettes jonchent le sol gelé.
Je descends ma rue, et, chaque matin, je ne sais pas m’empêcher de regarder l’activité du boucher, il est 7 h, il est la seule boutique ouverte avec la boulangerie voisine, il prépare sa vitrine, son tablier est encore blanc et immaculé.
Il m’offre un sourire chaque matin accompagné d’un signe de tête, que je lui rends, tel un signe d’encouragement mutuel pour cette journée qui débute.
Parfois, un camion réfrigéré s’arrête, un homme trapu en descend et lui livre ses carcasses de veau, bœuf, ou autre viande …
Ils ont déjà bien entamé leur journée de labeur,
Je ne fais que démarrer la mienne…
Je me dirige vers la gare, sans ignorer le café du coin, quelques visages blafards devant leur café noir….
Vingt années déjà que je prends ce chemin, pour rejoindre ces trains qui me mènent en banlieue.
Le quai : ces éternels voyageurs du matin foulent son bitume, des ombres anonymes, des visages connus, des silhouettes timides ou assurées.
Les groupes se forment, des amis d’un matin, les copains d’une vie parfois, l’attente du petit gris ou du confortable train à étage permet les rencontres…L’énergie des uns aide à transpercer la léthargie des autres…
Des rires fusent, une complicité s’est installée entre ces provinciaux, liés par obligation à ces transports en commun.
Le train arrive, parfois à l’heure, souvent en retard, et tous ces gens s’y engouffrent avec précipitation, cherchant la place assise tant convoitée !!
J’adore observer ces petits rituels, cette femme qui se maquille, celle ci qui fait du crochet, cet homme au béret, le nez dans son journal….je connais la plupart de ces visages, et, souvent, je retrouve moi même ces « copains ou copines de train » , j’ignore tout ou presque de leur vie, nous partageons ces quelques minutes de rails, et échangeons nos prénoms seulement lorsque les années, grèves, et autres galères ferroviaires sont passées par là !!!!
Je reste parfois seule, la musique sur les oreilles, les yeux rivés sur mon bouquin, j’aime aussi cette petite bulle où je m’isole….
Pardonnez moi, mon portable vibre, c’est Domi….
Sa façon à lui de me dire bonjour avant que nous nous retrouvions à Trappes..
Le trajet dure une petite heure, une parenthèse entre le domicile et le bureau, ma seule façon de rejoindre celui que j’attends depuis la veille !!
J’arrive à destination, je quitte le wagon surchauffé pour affronter de nouveau le froid…..L’énergie des gens qui se bousculent pour courir après leur bus….
La lune se couche, le soleil se lève, les reflets rosés du ciel embrasent l’horizon, des avions ont laissé leur emprunte éphémère auprès des nuages ….
Je peux aller travailler….mais surtout, surtout rejoindre Domi ….Je crois bien qu’il me manquait !
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