Les Knockand’O chez les Normands
Mercredi 4 février.
Je vais tenter de vous expliquer pourquoi, j’ai encore mal aux jambes ce soir.
Je ne remercierai jamais assez Lydie, Franck et JP de m’avoir embarqué dans leur équipe pour cette 9ème édition hivernale du raid normand.
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Un sentiment de revanche
La plus évidente des raisons, est sans conteste la complicité de notre groupe dans cette nuit froide aux alentours du Trait, d’ailleurs l’équipe s’appelait les 4amisauraid.
Cette dernière grosse balade nous permet de clôturer la saison hivernale de belle manière, même si c’était loin d’être gagné.
Nous avons l’age de nos artères, et le cumul raid28-raid Normand ne fait pas partie de nos meilleures idées.
Peut-être qu’inconsciemment, avions-nous le besoin d’évacuer le fameux PC10 du raid28 et ce petit goût d’inachevé ?
Les Knockand’O sont de retour
Ce soir, c’est aussi l’occasion de reformer le célèbre duo des Knockand’O pour assurer l’orientation, Franck sera préposé aux poinçons et Lydie, notre capitaine, veillera à l’allure
Inviter les knokand’O, c’est aussi goûter leur méthode révolutionnaire de préparation
Ils ne s’occupent de rien, sauf de la bouffe et de l’orientation. Sachez que le knockand’O ripaille avant de courir
Sachez aussi que le knockand’O n’écoute pas les consignes, il les connaît déjà
Que le knokando ne stresse pas, ne s’inquiète pas, car il est le meilleur dans sa catégorie
Alain Delon a fait une demande pour intégrer ce fameux clan, mais elle fût refusée, il n’est pas assez … ??!
Cette sortie est donc une opportunité unique pour nos jeunes Padawanes Lydie et Franck de s’initier à ces rîtes ancestraux hérités des meilleurs guerriers.
Couleur Orange, que j’aime ta couleur Orange
Nous sommes les 121 dans ce gymnase où le orange domine.
Avant de partir.
Nous sommes inscrits sur le circuit 45 km (le petit) avec 52 km 780 D+ (selon les organisateurs, beaucoup plus selon les manifestants) et 40 balises
(103 équipes dont 1 féminine et 19 mixtes)
Sachez encore qu’un balise ratée coûte 1 heure de pénalité.
Que toutes les balises poinçonnées rapportent un bonus d’une heure.
Et qu’il est impérative de rentrer avant 10h le dimanche matin
Voilà vous savez l’essentiel, pour le reste il fallait écouter le briefing !!!
21h10 le départ
Les cartes sont étalées sur le sol, sur les tables, sur tous les endroits possibles et disponibles. Les rapporteurs, règles, calculettes et autres crayons de couleurs sont prêts à servir.
Nous sommes dans le 3ème et dernier groupe de départ.
Au coup de sifflet, Franck se bat pour récupérer le road book, et nous le transmettre.
Lydie déclenche le chronomètre, nous nous sommes accordés 9 minutes de report de balises
Les définitions sont données en Azimut-Distance : un angle et une distance à partir d’un point donne la prochaine destination.
Le point d’origine peut-être connu et fiable (une jonction de sentier facilement identifiable sur la carte), mais il peut être aussi le point précédemment reporté. Attention alors aux cumuls des erreurs.
Le prologue
Le prologue est un tracé de 5 à 6 kilomètres, où 4 balises ont été posées, le temps limite (1h10) est imposé par le départ du dernier bac qui nous fera traverser la Seine.
Si on le rate, la course est terminée ou presque.
A l’approche de l’embarcadère, on se bouscule un peu pour se faire enregistrer. Une fois le chrono arrêté, nous en profitons pour reporter les dernières balises (malins les gars ? non ?)
Sur l’autre rive, l’aventure peut commencer. Mes partenaires me tempèrent un peu et me conseillent de trouver une autre alternative que le tout droit à travers le verger.
Je m’incline et décide de suivre une option plus classique un peu plus loin sur la droite. (comme tout le monde)
La boussole catapulte
Je profite de ce long poste pour inventer une nouvelle arme, qui ne sert à rien mais pourtant très efficace
Laissez pendre votre boussole au bout de sa corde accrochée à votre poignet
Coincez cette maudite ficelle à la première branche que vous croisez, votre vitesse fera le reste.
La branche plie mais ne rompt pas, la ficelle se tend et ne cède pas
Puis l’espace d’une seconde, la branche se détend, et envoie votre boussole au loin …je ne sais où ? pas de blessé mais un joli plouf dans l’eau. Plus de boussole
Heureusement, le knockand’O est super équipé et possède une boussole de secours.
Balise 7
C’est le plus long azimut à reporter (plus de 3000 mètres), une imprécision dans l’angle et l’écart peut-être conséquent.
Ce sera notre seule boulette, un écart de moins de 100 mètres, mais surtout une marche de 60 mètres.
Nous avons bien tenté de nous métamorphoser en dahu (ceux avec les pattes avant, plus courtes que les pattes postérieures) mais rien à faire, impossible de se frayer un chemin dans cette pente
Résignés, c’est parti pour un petit détour supplémentaire
Les jonctions de parcelles
La prochaine balise est une jonction de parcelles. Je tente de faire l’intéressant à l’approche du secteur en indiquant à mes partenaires qu’ils peuvent suivre la limite tracée au sol.
(quel humour ?)
Fallait écouter les consignes, les limites existent, elles sont sur les arbres.
Je ne peux m’empêcher de penser à Alain ou Thierry quand on cherchait sous le « G » de GR
La spéciale CO ou l’art de compter ses pas
J’avoue que je n’ai pas pris le chemin le plus court pour nous rendre au départ de cette spéciale, mais à cette heure avancée de la nuit, mieux vaut arriver sûrement que pas du tout.
Comme je vous le disais précédemment les knockand’O forment un duo, l’un donne le cap et l’autre compte ses pas.
C’est burlesque mais très efficace.
Tu peux compter 250 mètres par-là ?
Rien ?
Essaye par-là pour voir ?
Rien, non plus ?
T’as essayé 253 mètres ?
Ouais là !! c’est bon !!! (il est précis le JP)
Feu de joie – Feu de vie
Nous voilà enfin à la mi-parcours, au bivouac où l’on récupère la seconde partie du road book. (7 heures de course pour 28/30 km, va falloir se bouger pour finir dans les temps)
Cette équipe a de la qualité, et dégage une sérénité avant de s’attaquer au dernier tronçon.
La carte posée sur un sol gelé (les organisateurs nous annoncent – 4°C et –10 à-12°C au vent), Jean-Philippe et moi planchons à quatre pattes sur nos devoirs de report.
Ce ne sont que des azimuts distance de balises en balises, alors on s’applique.
A la fin de l’exercice, nous sommes congelés. Je grelotte, je ne sens plus mes pieds, mes mains, mon visage … (Mon pauvre Lutin, j’imagine mieux ton calvaire)
Un petit séjour devant ce feu s’impose.
Enfumés comme des saucisses, cette chaleur nous fait du bien, mais nous ne pouvons pas nous attarder. Trente kilomètres nous attendent.
Cap au Nord
Courir, et courir encore pour se réchauffer, tel est notre salut !!
Je suis encore gelé mais très concentré sur la lecture de carte …Dès lors, Nous allons suivre le chemin plus court et progresser d’azimut en azimut.
Le sol durcit par le froid nous facilite la progression.
Les caps au nord se succèdent, les 250 mètres de JP sont nos repères, nous forçons la chance, et elle nous sourit parfois. Certaines erreurs volontaires se transforment en Bingo.
Ça grince, mais ça passe
Nous quittons la foret pour rejoindre les bords de Seine et emprunter le pont de Bretonne. Notre allure est excellente malgré les grincements de genou de JP. Toute l’équipe serre les dents et démontre une solidarité exemplaire. On ramasse du monde sur le parcours, c’est euphorisant !!
Si la traversée du pont est longue et heureusement rythmée au son des quelques klaxons de rares véhicules, que dire de cette terrible descente à l’extrémité du pont. Mes jambes s’en souviennent encore.
Le jour se lève
Le rythme de l’équipe reste néanmoins élevé et ce, même après cette ultime pente derrière le cimetière.
Les dernières balises sont de simples formalités ou presque … Franck (le comique) nous fait le coup « je perds le carton pointage ». L’ambiance est bonne, nous sommes heureux, et savourons cette dernière balise pointée
Voilà, le dernier tout droit dans la pente, Le Trait est en vue, puis le gymnase .
Arrivée
Accolades, embrassades avant de rentrer dans le gymnase et de franchir la ligne d’arrivée.
11h30 de course – 37 ème – 4ème mixte. Et plus de 60 km au GPS.
On ne pouvait rêver mieux.
Merci à mes co-équipiers de m’avoir accorder leur confiance. J’ai adoré cette balade en votre compagnie et plus encore cette seconde partie parcourue à tambours battants. (4h30)
Bonne récupération et à très bientôt
Domi qui a aussi dormi dans la voiture
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